Responsabilité

J’ai assisté vendredi dernier à une journée de tables rondes sur la qualité des constructions organisée par le CREAHd : Boostez la qualité, construire des logements collectifs en 2017.

Les débats ont été de haute tenue. L’ensemble des informations que j’ai pu récolter sur les pathologies et bonnes pratiques dans la réalisation des balcons, de l’ITE et des réseaux intérieurs de plomberie et ventilation va évidement nous servir pour contrôler encore un peu mieux la qualité de réalisation sur nos chantiers et améliorer nos prescriptions et méthodes en conception. Que du positif!

Un sujet a fini par émerger lors de la synthèse effectuée par le président de l’AQC (Agence Qualité Construction), qui m’a interloqué et auquel il semble pertinent de chercher une réponse. Ce n’est pas moi qui l’apporterai ici, mais le débat mérite d’être lancé : faut-il aussi rechercher la responsabilité de celui (client, donneur d’ordre, maître d’ouvrage) qui ne se donne pas les moyens nécessaires pour faire (pour bien faire s’entend)?

Nous sommes à un point clef. L’enchevêtrement inextricable de toutes les strates de réglementations, codes, normes et contraintes divers, l’accroissement du nombre des acteurs, demandant un surcroît constant d’expertise et de savoir-faire, vient percuter de plein fouet la baisse constante des honoraires et des moyens de la maîtrise d’œuvre depuis quelques années, alors que l’acte de construire se complexifie sans cesse.

S’il peut être vrai que ceux-ci ont été exagérés, et pas toujours justifiés, il y a quelques décennies, nos moyens sont aujourd’hui d’évidence insuffisants pour faire face à la pléthore des tâches à accomplir. Le recours de plus en plus fort à la main d’œuvre détachée, la pression exercée sur les prix, la difficulté croissante à rencontrer des ouvriers parlant voire comprenant le français, les techniques et matériaux en évolution constante, les nouvelles technologies et le BIM, ainsi que le manque criant de moyens ne permettant pas une présence extensive sur les chantiers paraissent en effet concourir à la recrudescence des sinistres. Et s’il est évident que les entreprises et la maîtrise d’œuvre sont logiquement appelées à rendre compte lors des expertises, la question posée plus haut trouve tout son sens.

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